Changement climatique

La FAO renforce ses liens avec le Brésil pour élever le niveau des priorités alimentaires et agricoles à la COP30

La mission de haut niveau se concentre sur le renforcement de la collaboration avec la présidence brésilienne pour promouvoir l'action climatique par le biais d'investissements dans des systèmes agroalimentaires durables et résilients

26/03/2025

Brasilia, 26 mars 2025 - Une délégation de haut niveau de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), conduite par M. Kaveh Zahedi, Directeur du Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l'environnement, a conclu une mission stratégique à Brasilia visant à renforcer la collaboration avec le Brésil en vue de la COP30.  

La conférence devant se dérouler au cœur de la forêt amazonienne à Belém en novembre, la visite a renforcé l'engagement de la FAO à travailler avec la présidence pour placer l'agriculture et la sécurité alimentaire au centre des négociations sur le climat et du programme d'action.  

Au cours de trois jours de discussions avec des responsables gouvernementaux clés, la FAO a réaffirmé son soutien à la vision du Brésil d'intégrer l'agriculture, les forêts et la sécurité alimentaire dans les actions climatiques. La délégation s'est entretenue avec de nombreux ministères, notamment ceux des affaires étrangères, de l'environnement et du changement climatique, de l'agriculture et de l'élevage, du développement rural, de la pêche et de l'aquaculture, ainsi qu'avec des institutions de recherche de premier plan et des représentants du secteur agro-industriel. 

Le thème principal des conversations était la nécessité de développer des pratiques agricoles durables et résilientes pour répondre à la fois aux aspirations climatiques et aux besoins de sécurité alimentaire. « Sans une mise à l'échelle de l'agriculture et des systèmes alimentaires résilients et durables, y compris la restauration des terres agricoles dégradées, l'agroforesterie et la gestion durable des forêts, les pays ne seront pas en mesure de réaliser l'Accord de Paris », a souligné M. Zahedi. « Cela comprend l'augmentation des investissements climatiques à la fois dans l'adaptation et l'atténuation par le biais de l'agriculture et des systèmes alimentaires, et nous sommes impatients de soutenir le Brésil dans l'élaboration de cet agenda à la COP30, tout comme nous l'avons fait lors des précédentes conférences sur le climat », a-t-il ajouté.   

Les discussions ont souligné l'engagement de la FAO à encourager la collaboration intersectorielle pour lutter contre le changement climatique, avec des initiatives mises en œuvre d’une COP à l’autre telles que le Partenariat alimentation et agriculture au service d’une transformation durable (FAST) et l’initiative climatique Bakou Harmoniya pour les agriculteurs.  

La vision du Brésil pour la COP30  

En tant qu'hôte de la COP30, le Brésil s'est engagé à faire de la conférence un tournant dans l'action climatique mondiale. Marina Silva, Ministre de l'environnement et du changement climatique, a souligné l'importance d'aligner l'agriculture et les forêts sur les stratégies climatiques tout en garantissant un large engagement sociétal. « La participation sociale est la pierre angulaire de toute politique environnementale efficace. Nous devons nous assurer que les voix des communautés rurales, des petits exploitants et des groupes marginalisés sont entendues et intégrées dans les décisions qui façonnent notre utilisation des terres et nos stratégies environnementales », a-t-elle déclaré.  

Le Brésil considère la COP30 comme une occasion d'aligner l'action climatique sur le développement durable et la réduction de la pauvreté. La lettre de la présidence du pays appelle à un « mutirão global » (effort collectif) pour faire face à la crise climatique, soulignant que la coopération est la seule voie vers de réels progrès. La FAO reste un partenaire clé pour traduire cette vision en action, en soutenant le Brésil pour s'assurer que les solutions du système agroalimentaire sont des solutions climatiques.   

Le rôle de l'agriculture dans l'agenda climatique a été renforcé par Paulo Teixeira, Ministre du développement agraire et de l'agriculture familiale, qui a souligné la nécessité pour le financement climatique d'atteindre les petits exploitants et de soutenir des pratiques durables cruciales telles que l'agroforesterie et les initiatives de bioéconomie.  

Le secrétaire du ministère brésilien de l'Agriculture et de l'Élevage, Pedro Alves Correa Neto, a souligné l'importance du secteur agricole dans la réalisation des objectifs climatiques. « Nous devons montrer que l'agriculture peut contribuer positivement à la fois à la sécurité alimentaire et à l'action climatique. Les technologies telles que la culture intégrée, l'élevage et la foresterie et l'élevage durable font partie de cette transition, où nous visons à augmenter la productivité sans nuire à l'environnement ».    

Outre les institutions gouvernementales, la FAO a également rencontré certains des principaux acteurs des secteurs de l'agro-industrie et de la recherche au Brésil. A la Société brésilienne de recherche agricole (Embrapa), sa Présidente Silvia Massruhá a souligné les efforts en cours pour développer des technologies agricoles, notamment des calculateurs d'empreinte carbone et des techniques de restauration des terres adaptées à l'agriculture tropicale, qui pourraient servir de modèles à d'autres pays par le biais de la coopération Sud-Sud.  

Le Brésil est depuis longtemps un acteur clé de la gouvernance mondiale en matière de climat. Le Sommet de la Terre de 1992 (Rio 92) a jeté les bases des cadres environnementaux internationaux, en renforçant le lien entre le climat, la biodiversité et le développement durable. 

Ces dernières années, l'attention internationale sur le rôle critique des systèmes agroalimentaires s'est accrue lors des trois principales conférences des parties (COP) des Nations unies sur l'environnement. Le financement est souligné comme une question cruciale - les systèmes agroalimentaires représentaient moins de 5 % du financement mondial total pour le climat en 2019-2020 et 23 % du financement total pour le développement lié au climat en 2022, soit une baisse par rapport aux 37 % de la décennie précédente.  

Alors que les préparatifs de la COP30 s'intensifient, la collaboration de la FAO avec le Brésil sera déterminante pour traduire les engagements en actions tangibles. Le Brésil appelant à une action collective, à une mobilisation financière et à des politiques fondées sur la science pour faire face à la crise climatique, le partenariat FAO-Brésil est appelé à jouer un rôle clé dans l'orientation des discussions qui définiront la COP30 et au-delà.