Le financement climatique stimule les efforts de renforcement de la résilience au Mexique

Indalecio Antonio, Jose Gonzalez, Ismael Morales et Armando Gonzalez, pêcheurs locaux, pêchent au chalut sur l'île de Pacanda, dans le lac de Patzcuaro, dans l'État de Michoacan, au Mexique.
©FAO/Luis Antonio Rojas
Le bassin de Balsas, riche en ressources naturelles et en patrimoine culturel, est l'une des zones les plus vulnérables du Mexique. Les paysages du bassin, dont près des deux tiers sont couverts de forêts, fournissent des services écosystémiques essentiels tels que la régulation des eaux de pluie, le stockage et le contrôle de l'érosion, ainsi que la production d'énergie hydroélectrique.
Mais les sols dégradés, les précipitations de plus en plus irrégulières, les saisons sèches prolongées, les ouragans et d'autres risques climatiques ont entravé la productivité agricole, menaçant les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire.
Avec un financement d'environ 91 millions d'USD provenant d'un prêt du FIDA, d'un prêt et d'un don du FVC, le Mexique espère stimuler la résilience climatique des communautés vulnérables du bassin versant du Balsas en créant des incitations financières pour protéger, restaurer et gérer durablement les paysages et les écosystèmes du bassin. Le projet améliorera également les services de vulgarisation et l'accès aux informations climatiques, y compris les systèmes d'alerte précoce et les alertes aux incendies.
Le projet, conçu avec l'appui technique de la FAO, bénéficie d'une forte adhésion du Gouvernement, ce qui témoigne de l'importance d'un engagement national à long terme pour instaurer la confiance avec les partenaires.
Près de 2 millions de personnes vivant dans le bassin hydrographique de Balsas parlent une langue autochtone, soit plus d'un quart des populations autochtones du Mexique. Le manque d’opportunités d'emploi dans la région frappe le plus durement les femmes rurales, les jeunes et les communautés autochtones.
Le projet promeut l'inclusion sociale et l'autonomisation des communautés en encourageant la prise de décision ascendante pour la gestion durable des forêts et le développement de la chaîne de valeur.
L'équipe de conception a introduit plusieurs innovations. Tout d'abord, le projet promeut une approche intégrée du développement territorial. Il rendra également opérationnelle l'utilisation de critères relatifs au changement climatique, notamment la vulnérabilité sociale et les communautés autochtones existantes, lors de la hiérarchisation des bénéficiaires et des interventions. Enfin, le projet renforcera la capacité institutionnelle à gérer, conserver ou restaurer plus de 300 000 hectares de terres.
Une plus grande implication des communautés agraires et des groupes de producteurs, en particulier des femmes, des jeunes et des populations autochtones, dans les chaînes de valeur de l'agroforesterie biologique et certifiée, du bois et des produits forestiers non ligneux contribuera à augmenter les revenus des ménages et les capacités d'adaptation.
Des paiements incitatifs seront effectués sur une base pluriannuelle dans le cadre d'un système basé sur les progrès qui récompense les initiatives d'adaptation et d'atténuation du changement climatique les plus performantes et qui procurent des avantages sociaux. CONAFOR, la Commission nationale des forêts du Mexique, également partenaire du projet, a piloté cette approche pour le paiement des services environnementaux. Une plus grande coordination avec d'autres institutions et secteurs gouvernementaux, différents utilisateurs d'eau, tels que les villes et l'agriculture irriguée, et les investisseurs privés contribuera à la durabilité du projet.