Cacao & Coffee Festival : les producteurs camerounais mieux préparés pour s'adapter au nouveau règlement de l'UE sur la déforestation
Les partenaires du Programme Cacao durable de l'Union européenne (UE) ont profité du Cacao & Coffee Festival organisé à Yaoundé du 10 au 12 avril pour sensibiliser les producteurs camerounais de cacao et de café à la manière de se conformer aux exigences du Règlement de l'UE sur la déforestation (RDUE).

Stand SCP au festival Cocoa & Coffee au Cameroun.
©FAO Cameroun
Les partenaires du Programme Cacao durable de l'Union européenne (UE) ont profité du Cacao & Coffee Festival organisé à Yaoundé du 10 au 12 avril pour sensibiliser les producteurs camerounais de cacao et de café à la manière de se conformer aux exigences du Règlement de l'UE sur la déforestation (RDUE).
L'objectif du Programme Cacao durable (SCP) de l'UE est de soutenir une production durable dans les principaux pays producteurs de cacao en Afrique : le Cameroun, le Ghana et la Côte d'Ivoire. L'une des priorités consiste à aider les pays à adapter leurs chaînes d'approvisionnement en cacao au RDUE.
En étroite collaboration avec la délégation de l'UE à Yaoundé, les partenaires du SCP ont participé au festival organisé par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café du Cameroun (CICC), sous le patronage du Ministère du commerce. Le stand SCP a diffusé des informations sur le RDUE et ses implications pour les secteurs du cacao et du café (en termes de traçabilité et d'exigences de production légale et sans déforestation). Le stand a également présenté les initiatives mises en œuvre par le Cameroun pour se préparer au RDUE et a montré comment l'UE et ses partenaires soutiennent la transition du Cameroun vers un cacao durable. Plus de 1500 personnes ont visité le stand SCP pendant les trois jours du festival.
Le vendredi 11 avril, un événement parallèle SCP a présenté les nouvelles exigences du RDUE pour les chaînes d’approvisionnement agricoles et a rassemblé plus de 500 producteurs de cacao et de café ainsi que des représentants de coopératives. 300 jeunes producteurs de toutes les régions du pays ont pu y assister grâce au soutien de la FAO. Les acteurs du secteur cacaoyer camerounais ont présenté les actions menées par le pays pour adapter sa chaîne d'approvisionnement en cacao à la nouvelle réglementation. Les participants ont reçu des réponses à la question suivante : Qu'est-ce que le RDUE et comment puis-je adapter mes pratiques pour produire du cacao ou du café durable, répondant à ses exigences ? Des acteurs clés des filières étaient présents, notamment des représentants de l'Organisation internationale du cacao et de l'UE, des secteurs public et privé, des organisations de la société civile, etc.


Side event présentant les nouvelles exigences du RDUE pour les chaînes d'approvisionnement agricoles © FAO Cameroun
Que signifie le RDUE pour les producteurs ?
Le règlement stipule que le cacao et le café vendus sur le marché de l'UE doivent être exempts de déforestation, traçables et produits légalement. Il entrera en vigueur en décembre 2025. Les opérateurs qui mettent le produit sur le marché de l'UE sont responsables de la collecte des informations permettant de prouver que le cacao et le café envoyés en Europe répondent aux exigences du règlement.
Dans ce contexte, il est conseillé aux producteurs de ne pas créer de nouvelles plantations dans la forêt, d'étendre leurs plantations dans les zones déjà cultivées et les terres en jachère, et d'investir dans des pratiques durables pour augmenter les rendements des parcelles existantes.
Pour Steve Peedell, chef du secteur environnement et agriculture de la délégation de l'UE à Yaoundé, « Cette session était utile et est arrivée au bon moment. L'entrée en vigueur du RDUE est imminente. Avec nos partenaires, nous travaillons d'arrache-pied pour aider les producteurs camerounais à s’y préparer. Parmi les nombreux producteurs réunis ici aujourd'hui, nous avons remarqué un soutien clair et cohérent aux principes du règlement et une forte adhésion à la vision commune d'un secteur cacaoyer durable et équitable au Cameroun. Nous avons également entendu leurs préoccupations sincères et leurs questions concrètes - des problèmes pratiques et quotidiens qui doivent être résolus pour maintenir ce soutien ».
Athman Mravili, Représentant a.i. de la FAO au Cameroun et Coordonnateur de la FAO pour l'Afrique centrale, a déclaré : « Les producteurs de cacao du Cameroun doivent démontrer que leur cacao prospère dans le cadre de systèmes agroforestiers durables plutôt que par la déforestation. Le Programme cacao durable dote les acteurs du secteur de cartes d'utilisation des terres dernier cri, afin de contrôler la conformité avec le RDUE. Cet effort de cartographie a été présenté aux participants, car il les aide à cartographier l'utilisation de leurs terres, à tracer leur production et à se conformer aux normes de l'UE ».
Au cours de la conférence, Omer Maledy, Secrétaire Exécutif du CICC, a déclaré : « Compte tenu des données de géolocalisation collectées par le CICC, le Fonds de Développement des filières Cacao et Café et les opérateurs privés, nous pouvons dire que le Cameroun est prêt pour cette exigence ».
Ghislain Fomou, expert technique en cacao et foresterie à l'Institut européen de la forêt, a déclaré : « Les producteurs étaient très attentifs et les questions très pertinentes, ce qui confirme qu’ils ont bien compris les exigences du règlement et connaissent désormais ce qui est attendu d’eux. Il s’agira maintenant de démultiplier ces sessions d’informations dans les localités pour toucher le maximum de producteurs. Ce qui sera fait ces prochaines semaines par la GIZ et le CICC ».
Le Programme cacao durable de l’UE est une collaboration entre l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne, la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et l'Institut européen de la forêt (EFI). L'initiative soutient les pays producteurs de cacao - Côte d'Ivoire, Ghana et Cameroun - afin d'améliorer la durabilité économique, sociale et environnementale des chaînes de valeur du cacao par le biais d'un soutien politique, d'une assistance technique et d'initiatives portant sur les revenus des agriculteurs, la déforestation et le travail des enfants.